Être un enfant unique est le seul statut que votre enfant ait connu. L’arrivée d’un nouveau bébé est donc pour lui comme pour vous un grand bouleversement. Votre enfant peut réagir de plusieurs façons possibles selon les émotions qu’il ressentira à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur. Il existe heureusement des moyens pour bien accompagner votre enfant et l’aider dans cette étape importante où il va devenir le grand frère ou la grande sœur.
Comme je vous l’ai déjà dit, votre enfant était jusqu’ici le centre de votre attention. Le seul et unique enfant, à qui vous consacrez tout votre temps disponible. Votre enfant a le sentiment d’avoir également tout votre amour. L’arrivée d’un bébé dans la famille, remet tout cela en question pour votre enfant. Il peut ressentir que si vous avez fait un autre bébé, c’est par ce qu’il n’est pas assez gentil ou suffisamment digne de votre amour. Il est vrai qu’il perd beaucoup, vous serez moins disponible avec un autre enfant qui a aussi besoin qu’on s’occupe de lui.
Ce qui se joue donc dans l’arrivée d’un bébé, est avant tout émotionnel. C’est donc sur ce mode là qu’il va falloir accompagner votre enfant et la rassurer sur le fait qu’il y a une chose qu’il ne perdra jamais ; c’est votre amour.
Les réactions possibles de votre enfant envers vous ou le bébé sont très variées et expriment des émotions qu’il ressent. Il est important que votre enfant puisse réagir positivement ou négativement. Il faut que vous en teniez compte pour pouvoir y répondre de la bonne manière.
Votre enfant peut réagir très positivement, car il ne se sent pas menacé par l’arrivée de son petit frère ou de sa petite sœur. Il poursuivra son développement sans perturbations. Il pourra tout de même avoir besoin de régresser ponctuellement en demandant de l’aide pour manger ou s’habiller, alors qu’il est capable de le faire seul.
Le sentiment de jalousie envers le bébé est un sentiment normal qui s’exprime de manière différente selon l’âge de votre enfant.
Entre 1 et 3 ans, votre enfant est dans une période dite autocentrée. C’est-à-dire, qu’il est centré sur ses besoins à lui. Il lui est encore difficile de se mettre à la place de l’autre et de faire preuve d’empathie. A cet âge, votre enfant aura du mal à partager votre attention avec le bébé.
L’enfant plus grand exprime la jalousie de manière plus subtile, par exemple, en accusant le bébé de bêtises qu’il ne peut pas avoir fait. Certains enfants peuvent vouloir du mal à leur petit frère ou leur petite sœur, et par exemple poser un coussin sur son visage. Si vous sentez que votre ainé pourrait faire du mal au bébé, alors ne les laissez pas ensemble sans surveillance. Ce sentiment de jalousie n’arrive pas forcément au moment de la naissance. Il peut apparaitre ou réapparaitre, à diverses étapes du développement du petit frère ou de la petite sœur. Par exemple, au moment de l’acquisition de la marche, le petit frère qui vient casser les jeux de l’ainé, provoque des sentiments négatifs de jalousie envers ce petit qui prend ses jeux, les casse…
Certains enfants peuvent avoir une réaction de surprotection envers le bébé. Ils peuvent vouloir prendre soin de lui, et prendre une place qui n’est alors pas celle du grand frère ou de la grande sœur. Ils font comme vous, et sont dans un rôle de papa ou de maman surprotecteur.
Quand il y a moins de deux ans d’écart, il n’est pas possible d’attendre de l’ainé d’être le « grand », il est en réalité encore « tout-petit » et a besoin de vous encore énormément. Plus l’écart d’âge est réduit entre les deux enfants, plus il y a un risque de rivalité entre les deux enfants, surtout s’ils sont du même sexe. Le risque est qu’ils aient des difficultés à construire leur identité propre.
Les écarts d’âge entre 3 et 4 ans semblent être ceux les mieux vécus par les enfants. Ils comprennent mieux ce qu’on leur explique et ils peuvent mieux percevoir les avantages à être l’ainé.
Lorsque l’écart d’âge est entre 7 et 8 ans, l’ainé sera effectivement en âge de comprendre les enjeux de l’arrivée d’un bébé. Par contre, il y aura moins de relation de complicité entre les deux enfants.
Cette première étape est très importante pour que votre enfant ne se sente pas exclu. Il vaut mieux attendre que la grossesse soit bien installée pour lui annoncer. Il faudra adapter vos mots selon l’âge de votre enfant. Même si votre enfant est très jeune prenez le temps de lui en parler, car souvent les enfants entendent les adultes en parler devant eux, alors qu’on ne leur a rien dit. C’est là qu’il risque de sentir exclu et angoissé puisqu’il n’aura pas eu les bons mots pour lui expliquer.
Pour que votre enfant comprenne ce qui se passe quand on attend un bébé, il y a des livres pour enfant très adaptés, et qui pose des mots sur ce qui se passe dans le ventre de la maman.
« J’attends un petit frère » de Marianne Vilcoq | |
« Et dedans, il y a… » de Jeanne Ashbé |
Lorsque votre ventre sera vraiment devenu « énorme », faire des gros câlins avec votre enfant peut devenir plus difficile et lui donner le sentiment que ce bébé prend déjà toute la place. Vous pouvez alors valoriser la future naissance du bébé, car une fois qu’il sera né, vous pourrez faire de nouveau des gros câlins à votre enfant comme avant… Cela permet à votre enfant de trouver un avantage à la naissance de son petit frère ou de sa petite sœur.
Après la naissance, il est important que votre enfant sente que vous êtes toujours à l’écoute de ses émotions et de ses besoins. Vous n’aurez toujours la possibilité d’y répondre tout de suite comme avant mais il ressentira que vous avez entendu et compris ce qu’il veut vous dire.
Autorisez votre enfant à exprimer toutes ses émotions, mêmes les négatives : la colère, la tristesse… Vous devez poser une limite fondamentale, qui est le respect envers le bébé. Il a le droit de ne pas l’aimer, d’être jaloux, en colère envers lui. Par contre, il n’a pas le droit de lui faire du mal.
Rassurez votre enfant que quoi qu’il ressente envers son petit frère ou sa petite sœur, cela ne changera jamais rien à l’amour que vous ressentez pour lui.
Devoir prendre le rôle du grand frère ou de la grande sœur n’est pas facile, et votre enfant aura besoin d’avoir des moments de régression. Ce sont des moments où il pourra être petit et où vous occuperez de lui. Ces moments-là sont émotionnellement très importants pour votre enfant.
Pour que votre ainé intègre son petit frère ou sa petite sœur comme faisant partie de la famille, il faut
Autorisez votre ainé à jouer et créer un lien avec son petit frère ou sa petite sœur. Tant qu’ils sont petits, faites-le sous votre surveillance pour jouer un rôle de médiateur. Ne forcez pas votre enfant, mais dès qu’il montre l’envie d’aller vers son cadet, laissez-le faire en l’accompagnant si besoin. Cela permettra qu’au fil des mois et des années, que vos deux enfants créent un lien fraternel, voire complice.
N’hésitez pas à féliciter votre enfant sur ce qu’il fait de bien, sans pour autant trop en faire. Le risque est que ça lui mette la pression, et lui donne l’impression qu’il doit toujours se comporter comme ça pour que vous le félicitiez, voire l’aimiez. Donc, valorisez-le bien sûr, et quand il vous aide, dîtes-lui merci.
Il existe de très nombreux albums pour enfants qui racontent des histoires sur l’arrivée d’un bébé ou les relations fraternelles.
En voici quelques-uns que j’aime beaucoup :
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